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jeudi 11 novembre 2010

Offre d'emploi

Mes indispensables recommandations non-sollicitées pour le football belge.(1)


Puisque de toutes façons, tout le monde a un avis, et que de toutes façons, j'aurais bien tort de le garder le mien pour moi, alors je me lance dans la sauvetage du sport-roi. Propostion numéro uno.

Je me souviens d'avoir été marqué dans ma jeunesse par une info, un peu surannée de nos jours: dans notre beau pays, les diables rouges ayant porté 35 fois la vareuse rentrent gratuitement dans tous les stades du royaume. J'étais émerveillé par ce merveilleux passe-droit, et envieux à l'idée de pouvoir poser ses fesses à discrétion dans les gradins de son choix.

20 ans plus tard, je suis adulte. Je suis toujours fan de foot, mais j'ai perdu un peu de l'enchantement d'alors. Aujourd'hui, quand je pense aux places gratuites pour nos ex-diables rouges, je trouve qu'au contraire, c'est bien irrévérencieux que de les envoyer en tribunes. Car voilà ce que l'on fait, on les envoie en tribunes, avec les joueurs surnuméraires, les blessés, les espoirs, les coachs punis et les observateurs de la CCA.
Pour services rendus à la nation, on les dépêche de l'autre côté de la frontière. La frontière qui divise en deux le monde du ballon rond, celle qui sépare le terrain des tribunes, celle qui dissocie ceux qui jouent et ceux qui regardent. Tu parles d'une récompense. J'illustre par comparaison. Exempter nos vieilles gloires de frais d'entrée, c'est donner des places de cinémas à Robert De Niro, c'est refiler gracieusement une carte de membre au parti démocrate à Clinton, c' est inviter Nicolas Hulot à Nausicaa, c'est porter de l'eau à la rivière.

Mais tout d'abord, qu'est ce que ca veut dire, in fine, avoir le dépasser le cap des 35 caps?  Dans l'histoire du football belge, 90 joueurs y sont parvenus depuis le recordman de sélections Jan Ceulemans (99) jusqu'au ptit dernier à y être arrivé, Vincent Kompany. Pour parvenir à ce total, il faut bien sûr avoir du talent mais pas seulement! 35 sélections, ca signifie avoir brillé durant plusieurs saisons et être parmi les meilleurs à son poste durant autant de campagnes. On a connu des étoiles filantes bourrées de talents, qui en faisant des mauvais choix sportifs, ont très vite compromis leur carrière. Choisir la bonne trajectoire, c'est aussi le signe d'un grand joueur. Quand on veut arriver dans les beaux quartiers de Londres, il vaut souvent mieux prendre l'omnibus qui s'arrête à Bruxelles puis à Amsterdam, plutôt que de prendre le TGV direct vers les faubourgs de la City. Sous peine de connaître un retour à très grande vitesse.  Ensuite, pour durer et devenir une figure de notre équipe nationale,  il faut aussi toujours se remettre en question, et continuer à séduire les coachs successifs, à séduire dans les schémas tactiques successifs. Plus difficile qu'il n'y paraît, demandez à Stijnen!
Alors, si un profiler de monster.be lisait ce billet, il conclurait: Talentueux, intelligent, ambitieux et travailleur.

C'est là que ma recommandation intervient. Au lieu d'envoyer (gratuitement) des gens talentueux, intelligents, ambitieux, et travailleurs s'assoir dans les loges, je propose à notre fédération d'offrir obligatoirement un contrat à ces internationaux en fin de carrière. A l'heure ou je vous parle, les anciens grands joueurs ont quasiment disparu de l'organigramme de la fédé, tant au niveau de la direction technique, qu'au niveau des entraineurs de jeunes! Bien entendu, certains ne seraient pas intéressés, certains auraient des propositions plus lucratives et d'autres encore préféraient se lancer à la tête d'un club, dans le privé.  Mais pour les autres, quelle meilleure écolage pour faire ses armes, et quelle meilleure vitrine pour montrer ses qualités, que de diriger un sélection nationale? J'illustre par l'exemple. Qui doute encore des qualités de Jean-François de Sart aujourd'hui?

Si un footeux termine généralement sa carrière entre 32 et 35 ans, les cercles de notre élite sont généralement peu enclins à faire confiance à un coach de moins de 40 ans. Alors que faire dans l'intervalle? Il reste l'alternative de descendre dans les séries pour diriger une équipe de d2, d3 ou pire encore. Quelle gageure! Arriver à obtenir des résultats dans des conditions délicates, dans des infrastructures misérables et dans des conditions financières aléatoires, reste le meilleur moyen de se casser la gueule et de perdre tout crédit. Non, je persiste, offrons l'occasion à nos diables de rendre au foot ce que le foot leur a donné.

En intégrant les internationaux, peut-être arriverons nous à éviter à l'avenir de sombrer dans le ridicule. Quel ridicule? Devoir poster un annonce pour trouver un secrétaire général de fédé, peut-être....?

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